jeudi 29 janvier 2009

GREVE du 29/01 : protéiforme et contre un système malade

C’est devenu une banalité de le dire et de l’écrire mais celui qui avait dit « maintenant quand il y a une grève, on ne s’en rend même pas compte », est obligé de ravaler ses paroles… De 1 (selon la police) à plus de 2 millions (selon les syndicats) d’individus dans les rues, dans toute la France, forcément ça ne passe pas inaperçu.

A Paris, les rues entre la place de la Bastille et celle de l’Opéra étaient pleines. A 17h, devant l’Opéra bastille, tout un pan du cortège continuait à piétiner… C’est dire si la foule était au rendez-vous.

L’ambiance était familiale. Ici et là, on trouvait des familles entières, et des enfants en bas âge sur les épaules de leur père. Ici encore, un homme d’un certain âge en aidait un autre plus jeune à monter sur une borne de collecte de verre, lequel voulait prendre un meilleur point de vue, un peu surplombant.

Le fondement de l’appel à cette manifestation peut sembler brouillon. Et il l’était. Mais, cette mobilisation protéiforme ne fait que soulever le malaise transversal et multiforme qui touche l’ensemble de la société, à commencer par les classes moyennes et populaires.

Contrairement à ce qu’on peut entendre ici et là, et notamment dans la bouche de Xavier Bertrand dans l’émission « A vous de juger », les Français n’ont pas exprimé leur crainte et leur inquiétude face à la crise qui est en train de déferler. Les Français ont exprimé leur ras-le-bol de ce système qui marche à l’envers, ce système qui fait payer aux salariés les erreurs des spéculateurs, ces spéculateurs qui continuent à se remplir les poches en temps de crise, ces spéculateurs qui font payer aux autres – et au prix fort - leurs gaffes, et gardent pour eux les bénéfices quand cela marche.

Le malaise n’est pas ponctuel. Les racines du mal sont beaucoup plus profondes et multiples. Elles s’ancrent certes dans la crise mais dans les raisons de celle-ci, ses conséquences, sa gestion. Elles se nourrissent également du ressentiment créé par à la politique sarkozyste menée depuis 20 mois…

La CGT scandait ces mots :
Les jeunes dans la misère,
Les vieux dans la galère
De cette société là,
On n’en veut pas !

(bon, je passerai sur la pauvreté musicale attendrissante et ridicule des slogans que l'on retrouve dans toutes les manifestations.)

Beaucoup de métiers de la santé publique étaient présents. Par exemple, on pouvait lire sur un panneau « psychiatrie en danger » .

Sur un panneau bleu-blanc-rouge, on pouvait lire ce message : « URGENCE SOCIALE » .

Au milieu du cortège, on trouvait des « étudiants en grève » de l’école de cinéma Louis Lumière.

On trouvait également un groupe de personnes levant des pancartes au nom de la Ligue des Droits de l’Homme.

Mais cette manifestation était aussi un mouvement dirigé directement à l’encontre de Nicolas S. Des manifestants entonnaient un air dont les paroles étaient celles-ci : « Et là Nicolas, la grève tu t’en aperçois ? »

A noter également qu'étaien brandies beaucoup de pancartes « casse-toi pov’ con » ou tout simplement « pov’ con » .

samedi 24 janvier 2009

CSA : Laborde désignée par Sarkozy

Trois nouvelles personnes ont été nommées au CSA dont Catherine Laborde, directement désignée par Nicolas S. Il n'y a pas à s'étonner de cela. Tout comme le locataire de l'Elysée, Madame Laborde rayonne par son verbe fleuri. Souvenez-vous du JT de 20h du 21août 2008 sur France 2 :

Xavier Bertrand alias Oui-oui

(crédit photo : AFP)
On a trouvé le vrai Oui-Oui. Voire même un béni Oui-oui, car béni par l'agité de l'Elysée.
A l'époque, les Guignols avaient fait de Lionel Jospin "Io-Io", sous les traits de Oui-oui.
Maintenant que ce dernier a quitté la vie politique française, on a trouvé son remplaçant. Et cette fois, pas besoin de marionnette.

Avortement : Obama s'affirme

Trois jours après son investiture, Obama a fait un geste en faveur de l'avortement. Il a révoqué des mesures qui interdisaient le financement par de l'argent américain d'organisations qui seraient engagées dans des activités favorisant l'avortement ou militant en sa faveur, les plaçant de fait devant le dilemme de choisir entre renier l'avortement ou renoncer à l'aide considérable des Etats-Unis. De quoi échauffer les réac'...

C'est avec plaisir que je vois s'évanouir mes doutes quant à la position du nouveau président américain sur cette question.

vendredi 23 janvier 2009

Saint-Lazare : blocage et violences

"L'individu en foule se rapproche des êtres primitifs" : la preuve.

Paris, Saint-Lazare, vendredi 23 janvier 2009. La SNCF a indiqué que le trafic était interrompu en raison d'un accident de voyageur. "Une personne s'est jetée sur une voie perturbant la circulation, et des passagers de plusieurs trains impatients sont descendus en pleine voie bloquant entièrement le trafic", a précisé la SNCF. "Des voyageurs sont sur les voies. On essaie de les rabattre sur les quais", expliquait un porte-parole de la SNCF un peu avant 20 heures. "C'est la règle. Quand il y a des voyageurs sur les voies, nous sommes obligés d'arrêter des trains. On ne reprendra la circulation que lorsque nous serons sûrs qu'il n'y a plus personne sur les voies."
Des voyageurs impatients ont encerclé un local d’accueil dans lequel se sont réfugiés les agents de la SNCF pour échapper à la colère des usagers, qui ont brisé deux vitres de ce local et craché sur les autres, a constaté un journaliste de l’AFP.

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Autant le dire d'emblée : aucun de mes proches ne fait partie de la SNCF. Voilà, c'est dit. Mon petit message, maintenant :


Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs les usagers-clients-voyageurs,

Etes-vous ou désespérément bêtes ou atrocement stupides? Je ne connais que trop bien les joies du réseau transilien : les trains supprimés, retardés, les RER qui s'arrêtent entre deux stations sans savoir pourquoi, ou les RER qui roulent si lentement que même à cloche pieds les yeux bandés, je peux aller plus vite. Je connais tout ça. Je sais. Mais pourquoi s'en prendre aux agents SNCF ? Un "accident de personne" ou un "incident voyageur", la SNCF n'y est pour rien. Encore moins les agents qui auraient été lynchés s'ils n'avaient pas trouvé refuge dans ce local. Je me doute que la grève d'un mois additionnée au blocage toute la journée du 13 janvier pèse sur vos nerfs et votre état de fatigue... mais là, quand même!

Les agents se sont barricadés, ils ont eu peur, ils ont compris votre mécontement. OK!... et il y a quand même des imbéciles qui sont allés casser les vitres et leurs cracher dessus. CRACHER DESSUS. QUELLE INSULTE! QUELLE HONTE!
Bande de cons.
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"L'individu en foule se rapproche des êtres primitifs. "
Encore une fois, je vais devoir m'en remettre au psychosociologue Gustave Le bon et à son fameux ouvrage "Psychologie des foules". Il y écrivait : "l'individu en foule se rapproche des êtres primitifs. Inaccessible aux nuances, il voit les choses en bloc et ne connaît pas les transitions. (...) La simplicité et l'exagération des sentiments des foules les préservent du doute et de l'incertitude. (...) Dans les foules, l'imbécile, l'ignorant et l'envieux sont libérés du sentiment de leur nullité et de leur impuissance, que remplace la notion d'une force brutale, passagère, mais immense. (...) Inutile d'ajouter que l'exagération des foules porte seulement sur les sentiments, et en aucune façon sur l'intelligence."

Tout est dit je crois, bande de cons.

mercredi 21 janvier 2009

Police marseillaise: du chiffre, du chiffre!

Une note interne de la police marseillaise a été divulguée par Europe 1. Cette note, disponible ici et signée par le commissaire de police, indique le nombre de "mises à dispositions à effectuer par les policiers de quartier des arrondissements."

Des objectifs peuvent être établis et transmis de manière informelle, à l'oral. Le fait que les chiffres soient écrits sur une note interne, noir sur blanc, en dit long sur l'institutionnalisation de la culture du chiffre, voire du culte du chiffre. Et l'argument selon lequel l'écriture serait une preuve de transparence n'atténue pas ce constat : cette note montre une fois de plus que l'accent est davantage mis sur la répression que sur autre chose.

Consultez la note, ici

mardi 20 janvier 2009

Obama : génial! Oui mais...

L'agenda médiatique est plus fort que tout. Parlons donc de l'investiture de Barack Obama. Mais pas dans l'Obamania, ni dans l'Obamamascepticisme... Simplement dans le soutien inébranlable à Barack Obama dans la juste mesure.

Tout le monde va être déçu par Barack Obama. C'est bien normal, on en attend tellement. Chacun, de son petit coin du monde, va être déçu selon son propre point de vue, pour ses propres raisons... La déception guette! Elle est là. Derrière chaque lueur que son élection soulève et a soulevé.

L'élection d'un "noir" à la tête de la première puissance mondiale est un fait historique, non seulement à l'échelle du XXI siècle mais également à celle de notre époque contemporaine. Ce qui était encore inimaginable il y a peu s'est finalement passé, dans le bon sens, pour une fois. Si Nicolas S. a dit le 20 janvier 2009 qu'il avait "hâte" de "changer le monde avec lui [Barack]", il ne faut pas s'attendre à ce que celui-ci le fasse. Il ne faut pas voir en lui le "socialiste" ou le "communiste" révolutionnaire que ses détracteurs républicains ont pointé en agitant une peur fantoche.

Barack Obama change sur la forme. Pas sur le fond. Et il reste un Américain par dessus tout. Sur des questions sociales, par exemple : il est croyant, il le dit et le revendique. Il est pour le port d'arme. Il a une position modérée sur la question de l'avortement. Bien qu'il soit devenu la nouvelle cible des "pro-vies", un tract de campagne d'Hillary Clinton relevait que M. Obama avait voté blanc à sept reprises sur des lois portant sur l'avortement du temps où il était sénateur d'Etat en Illinois.




Sur les plans politiques, comme l'a déclaré Noam Chomsky dans une interview accordée au monde.fr, "quand les nuages vont s'évanouir, on le percevra comme ce qu'il a toujours été : une sorte de démocrate centriste dans l'esprit de Clinton. Dans les faits, avec ses nominations, il n'a pas perdu beaucoup de temps pour rendre cela clair. Sa première nomination a été Rahm Emanuel : le secrétaire de la Maison Blanche. Il vient d'une banque d'investissement. Il vient tout droit de l'industrie qui a crée la crise actuelle." Et que dire de Joe Biden, un homme qui connaît parfaitement bien la Maison Blanche, un ancien de Washington, par excellence.
Après 8 ans de Bushisme crétin, après l'histoire des noirs américains, l'élection d'Obama est un merveilleux symbole... Mais les actes et les faits montreront qu'il n'est qu'un changement dans la continuité, un changement nécessaire qui se contente de suivre la contingence.

Barack Obama défend le rêve américain. Il dit l'incarner. Et c'est cela qui a fait rêvé les Américains, gonflant leur poitrine et leur drapeau. Que dit le rêve américain ? "Les USA sont le pays de la liberté" et "quand on veut on peut". Foutaises. Le 44e président des Etats-Unis prétend, comme il l'a rappelé lors de son discours d'investiture le 20 janvier à Washington, être celui du changement, celui d'un pays en mouvement dans un monde en mouvement. Certes, il va apporter un peu de nouveauté mais il va le faire en cherchant à réanimer cette vieille idée du rêve américain... Faire du neuf avec du vieux... Et si Obama illustre effectivement le rêve américain, combien de destins comme le sien pour 100 immigrés et/ou fils d'immigrés qui VEULENT ??? !!! Soyons justes, Obama est malgré tout la meilleure chose qui pouvait arriver aux USA et au monde. Pour autant, il ne faut pas resté transi, ébahi et penser que tout est fait. Tout reste à faire.

Pour finir sur une touche plus légère, notons cette faute de goût. Deux françaises de notoriété publique ont été conviées à cette 44e investiture. Ségolène Royal, bon ok, ça peut se comprendre, à la limite. L'autre invitée est Miss France 2009! Mais si vous savez cette potiche qui ne représente rien et qui s'actualise tous les ans. La classe, l'intelligence, l'esprit critique, la pertinence, le goût, la libération féminine, autant de choses que ne représente pas les Miss nationales. Pardon, mais là je ne comprends pas pourquoi elle était de la partie.





lundi 19 janvier 2009

Remaniement du manitou

Brice Hortefeux était il y a peu le ministre de l'Immigration et de l'identité nationale. Le premier patriote de France, en somme.

Maintenant, il est le ministre du Travail et de la famille.

Il est donc notre grand gagnant! Il a le tiercé, dans le désordre mais il l'a : travail, famille, patrie.
Bravo à lui. Il se voit par conséquent offrir un poste de premier ministrable, sous réserve d'acceptation de l'omniprésident et sous réserve de côte de popularité en hausse. Bravo à lui.

Avec lui, nous avons Eric Besson qui a remporté le prix de la traîtrise et du retournement de veste intégral. Le transfuge du parti socialiste va être la caution serpillière du sarkozysme : faire le sale boulot, le travail le plus marqué à droite quand on est un ex-capitaine de la rue de Solférino, c'est de la haute voltige politique. De la haute voltige qui en dit long sur la bassesse de ses idéaux, volontiers brûlés pour une carrière dont on ne sait si elle va prendre un coup d'accélérateur ou un coup de frein.

Félicitons-le, il gagne au passage la promesse d'un poste à responsabilité dans le parti de la majorité, son ex-camp adverse.

dimanche 18 janvier 2009

L’art de la guerre selon Tsahal

L’art de la guerre, au XXIe siècle, est devenu la guerre des images. Le conflit israélo-palestinien nous l’apprend tous les jours en ce moment.

A notre époque, l’image est omniprésente, au grand dam des intellectuels froids et rationalistes qui, depuis des siècles, y voient l’autoroute vers le pathos et l’irrationnel.

Maîtriser ses images, son image, c’est maîtriser sa guerre. Alors l’Etat hébreu a interdit l’accès de Gaza aux journalistes étrangers qui, à la frontière, doivent se contenter de communiqués et d’images du gouvernement israélien, de Tsahal, de témoignages de civils, d’humanitaires présents sur le terrain, et d’images de journalistes Palestiniens dont l’objectivité est rapidement balayée. Les journalistes occidentaux ne peuvent donc rien voir de leurs propres yeux si ce n’est au loin les volutes s’élevant d’immeubles bombardés sans savoir si les bonnes cibles ont été touchées. Mais la situation est pire pour les journalistes israéliens selon Frédéric Barreyre, le correspondant de France Info au Proche-Orient : "ils n’ont pas le droit d’aller à Gaza, même quand nous nous y sommes autorisés. Donc très peu de journalistes israéliens se rendent à Gaza et bravent l’interdiction du gouvernement".

Ainsi, Tsahal peut tout se permettre comme utiliser des munitions au phosphore blanc ; même si leur utilisation est interdite par la Convention 1980 si elles risquent de toucher des populations... Même si Gaza est la zone la plus densément peuplée au monde. «L'armée israélienne est dans une logique de zéro mort parmi les troupes, car elle veut absolument conserver jusqu'au bout le soutien de sa population. Elle utilise les obus au phosphore blanc pour faire écran et protéger ses militaires», a expliqué au Figaro Jean-Pierre Maulny, expert en armement à l'Iris, l'Institut des relations internationales et stratégiques.

Bafouer le droit international et commettre volontairement des bavures pour épargner ses troupes, la stratégie de Tsahal aboutit à ce triste bilan : l’AFP rapporte qu’en trois semaines d'offensive, au moins 1.245 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5.300 blessés, selon un nouveau bilan des services d'urgence de Gaza. De l’autre côté, au 9 janvier 2009, trois civils et 10 soldats israéliens ont été tués et 154 blessés dont 123 légèrement, selon le nouvelobs.com.

Mais ça ne s’arrête pas là puisque l'immeuble Al-Shourouq abritant divers organes de presse à Gaza, notamment l’agence Reuters, a été pris pour cible par Israël, justement par des obus à phosphore blanc alors que depuis le 27 décembre, Reuters a plusieurs fois rappelé à Tsahal où son bureau se trouvait et avait reçu l'assurance qu'il ne serait pas pris pour cible. L’Express.fr au 15 janvier 2009 rappelle également que, le 9 janvier , un centre de transmission utilisé par plusieurs chaînes arabes et la télévision iranienne a été dévasté par l'aviation israélienne, qui a nié l'avoir visé et a parlé de "dégât collatéral".


Et je ne parle pas des bombardements d’hôpitaux et de celui du siège de l’UNRWA, la principale agence d’aide aux Palestiniens…


samedi 17 janvier 2009

Bébé à vendre sur Internet : aucune poursuite

L'AFP rapporte que le couple néerlandais qui avait adopté en 2005 un bébé belge vendu aux enchères sur Internet ne peut être poursuivi, même s'il a commis un acte illégal. Pourquoi ? Parce qu'il y a prescription, a annoncé vendredi la justice néerlandaise. Au Pays-Bas, après une adoption illégale, le délai pour entamer des poursuites est de deux ans... Or la petite Donna a été adoptée en mars 2005, un mois après sa naissance.

De plus, les parents adoptifs ne peuvent pas être poursuivis pour trafic d'être humain car "ils n'ont pas agi avec l'intention d'exploiter Donna", a également déclaré le bureau du procureur. En mai, un tribunal néerlandais avait décidé que l'enfant resterait avec sa famille d'adoption. La petite Donna aura quatre ans en février.

C'est les soldes en ce moment. Dépêchez-vous d'en profitez, il y a des bonnes affaires : un bébé blanc au prix d'un bébé de couleur! En plus, c'est formidable, la démarche devrait réjouir les anti-IVG : vendre son bébé, c'est un peu plus moral, non ?

vendredi 16 janvier 2009

"Le bon, la brute, le cinglé" : Big Mac sauce soja

Etonnant, ce "western oriental" du sud coréen Kim Jee-Woon.
On y retrouve tous les éléments d'un western classique : de grands espaces vierges, des coups de feu, des rires gras, des regards perçants et déterminés... Sauf que les acteurs ont tous les yeux bridés, une barbe minimale - qui se réduit à l'implantation style D'Artagnan - et qu'ils manient les épées et les sabres aussi bien que les six coups.

La folle poursuite entre Le bon, la brute et le cinglé pour une carte au trésor dérobée au chef de la banque japonaise donne lieu à des moments drôles qui font sourirent et rirent ; des moments échauffaudés sur un montage hâletant, portés par une réalisation physique (le sang qui gicle sur l'objectif), et de magnifiques images. Ca tire, ca crie, ca saute, ca bastonne. Ca ne se prend pas au sérieux.

Ce western en Mandchourie, c'est la mondialisation et le métissage à pleines dents. Un peu comme un Big Mac ( ou mieux, un whopper) dans lequel la laitue est remplacée par du chou chinois, la sauce originale par de la sauce soja et de la sriracha sauce, et les cornichons sautés à la sauce d'huître. A côté de ça, vos frites sont trempées dans la nuoc mam. Original mais très bon.

mercredi 14 janvier 2009

Banderole : fausse indignation

Les politiques, les personnalités en tout genre, les médias... Ils nous les brisent tous avec la banderole parisienne soi-disant anti-ch'ti qui disait : " Pédophiles, chômeurs, consanguins, Bienvenue chez les Ch'tis".

Je ne cherche pas à défendre les Parisiens parce que je suis parisien. Je ne m'intéresse pas au foot, je ne m'intéresse pas spécialement au sport en général. Mais là, tout ce buzz autour de ces quelques mots, c'est d'un pathétique!!! Il faut vraiment avoir un balai dans le c.. ou un esprit très étriqué pour ne pas comprendre que cela fait aussi partie du jeu, de la provocation, et finalement du spectacle sportif.

La polémique a été énorme parce que c'était un "gros match", parce que c'était déployé par des Parisiens et surtout parce qu'on était au début de la fulgurante ch'timania causée par le "Bienvenue chezles ch'tis" de Dany Boon, le plus grand succès du cinéma fraçais...

"Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre." Les Lensois devraient ruminer cette phrase. Eux - qui se posent ici en victimes - sont pourtant rompus à cet exercice des banderoles. Par exemple, en 2006, face à l'OM, ils avaient déployé ce sympathique message : "Marseillais, bienvenus en France". Pas très politiquement correct, hein ? Raciste diraient d'autres.

Quelques exemples de banderoles :
_ celle-ci, un classique : Saint-Etienne - Lyon : 2000 : “Les gones inventaient le cinéma quand vos pères crevaient dans les mines”

Encore une fois pendant un Lyon - Saint-Etienne en Août 2007 : “Evacuation des estafettes de Perrache : Vos mères nous manquent déjà”

Les messages peuvent aussi directement s'en prendre aux joueurs ou à un joueur. Ribéry est un "bon client".
Nice - Marseille : 2007 - “Maman, achète moi le masque de Ribery pour Halloween”
Paris SG - Marseille : 2006 - “Ribery : Carglass répare votre visage en 24 heures"

mardi 13 janvier 2009

De la République monarchique

Remarquable couverture des Echos sur le dossier de Jean Sarkozy. On a appris il y a quelques jours (le 09-01-09) sur le site du journal économique que Nicolas S. voulait faire de son fils Jean, 22 ans, l'un des principaux responsables de l'UMP. Et s'il a eu la décence de refuser cette proposition indécente c'est parce qu'il ne souhaite pas "brûler" les étapes... Comprendre par là qu'il ne souhaite pas trop passer pour un fils à papa, un (trop grand) privilégié, un pistonné.


Ne nous y trompons pas.
Si Jean S. dit vouloir passer par toutes les étapes de la politique en prenant d'abord soin des plates-bandes de son bastion local de Neuilly, et des Hauts-de-Seine, avant de passer à une plus grande échelle, avec l'aura d'un selfmade man, le destin national du fils du président est presque tout tracé au vu de son entourage. Dans son article du 12 janvier 2009, Cécile cornudet écrit : "Tout ce qui compte de ministre et de conseillers du chef de l'Etat se sont également mis à son service, au premier desquels Brice Hortefeux, Roger Karoutchi, Xavier Darcos, Henri Guaino, Franck Louvrier."

Tout ce petit monde ne se contente pas de faire acte de présence, potiche ou objet de déco. Tout ce petit monde chouchoute le prince, le fils de notre monarque républicain : "Ce n'est pas le président qui le demande, mais la cour qui anticipe sur les demandes du fiston". Et ça, ce n'est pas moi qui le dit, ni même la journaliste... C'est un conseiller du chef de l'Etat!
Jean S. affirme avoir la volonté de construire sa carrière politique. On est d'ores et déjà sûr que cela va bien se passer puisqu'il a tout sauf des bâtons dans les roues.

Cela soulève la question des dynasties politiques et des trajectoires familiales. Le dictateur syrien Bachar el-Assad, que le locataire de l'Elysée a invité en grandes pompes le 14 juillet et qu'il vient de rencontrer lors de son déplacement au Proche-Orient, a succédé à son père Hafez el-Assad. Succession qui n'a eu lieu que parce que Bassel el-Assad, le frère aîné, est décédé dans un accident de voiture. Le président français, lui, tente de placer son fils aux manettes du parti de majorité, ce, après l'avoir parachuté dans son fief (c'est là que le mot prend tout son sens) du 92. Ce qui me paraissait encore impensable il y a quelques années est en train d'arriver. Cela vient même de se passer.



Aux Etats-Unis, dans la soi-disant plus grande démocratie du monde, "W.", le président sortant, n'est rien d'autre que le fils... d'un autre président... Sortons du carcan de la relation père-fils pour parler de la famille et du couple mais restons de l'autre-côté de l'Atlantique. La concurrente de Barack Obama pour les primaires démocrates, Hillary Clinton, elle, n'est rien de moins qu'une ex first-lady. Joli huis-clos à la tête de la première puissance mondiale.

dimanche 11 janvier 2009

Du changement de moeurs en politique...

En 2008, et même depuis 2007, l'image des personnalités politiques - et notamment celle du président de la République - a bien changé. On a vu Nicolas S. fait son jogging avec un t-shirt de la NYPD, on l'a vu s'afficher chez Disneyland Paris avec Carla Bruni Sarkozy, etc. Tout le monde l'a rabâché mille fois on ne va pas revenir dessus.

Recentrons-nous sur ces dernières semaines lors desquelles des choses intéressantes et significatives se sont passées :

Les membres de l'exécutif se tutoient désormais. On se souvient de Martin Hirsch qui, le 3 décembre 2008 à Compiègne, a interrompu et tutoyé Nicolas Sarkozy, en public.

Dans le même élan, les politiques s'appellent par leur prénom. On se souvient de Jean-Pierre Raffarin qui a lancé le 7 décembre 2008, sur Europe 1 : "Il faut arrêter la chasse à Rachida". Regardez la vidéo par ici : http://videos.leparisien.fr/video/iLyROoafJvEy.html

Toujours dans le même esprit, le dimanche 11 janvier 2009, comme si de rien n'était, Fadela Amara a parlé de "Rachida" et "Rama", sur le plateau de 13:15 le dimanche, sur France 2 :

Marie Drucker : Pourquoi vous ne déchaînez pas de passions comme Rachida Dati, Rama Yade...?
Fadela Amara : Je pense que, très honnêtement, Rachida est une personnalité. Elle a un charisme extraordinaire et c'est pas quelqu'un qui est pas dans la norme, je dirais. On n'a pas la même histoire, ni Rama, ni Rachida, ni moi.


Le même phénomène est observé chez les socialistes, où on parle de "Ségolène", de "Martine", de "Bertrand", de "Benoît".

On est à la cool. On se tutoie, on s'appelle par les prénoms. Autant d'éléments qui sont venus avec la montée du peoplitique. Du coup, un faux sentiement de proximité est créé, avec l'impression que l'on parle des candidats d'une télé-réalité quelconque. La confiance envers les politiques ne va pas revenir en procédant ainsi. Je le crains.

samedi 10 janvier 2009

Zemmour, Cocoon et le chant en français

Samedi 10 janvier 2009, sur le plateau de "On n'est pas couché", Laurent Ruquier recevait le duo pop/folk Cocoon. A cette occasion, Zemmour n'a pas manqué de nous gratifier d'une remarque typique. Les deux Français chantent en anglais, comme beaucoup de groupes français. Eric Zemmour s'est permis cette remarque en forme de remise en place : "C'est triste" de chanter en anglais pour des Français car "La langue est l'âme d'un peuple".

Vouloir chanter en anglais quand on a 20 ans, que l'on fait de la musique inspirée par le folk et que l'on a baigné dans la musique anglosaxonne : cela ne m'étonne pas que Zemmour ne le comprenne pas.

Personnellement - on est sur un blog alors je peux me permettre de parler de moi - lorsque je chantonne et que je cherche une ligne de chant sur un squelette de chanson, mon yaourt ressemble toujours très fortement à l'anglais. C'est plus fort que moi, cela vient naturellement puisque je suis totalement empreint de musique de langue anglaise.

Par contre, Zemmour, amoureux de la langue française et de la musique chantée en français, devrait se réjouir du développement et de l'excellente santé de la scène rap/hip-hop hexagonale. Comme toutes les scènes rap du monde entier, la scène française s'est développée dans la langue du pays. L'une des spécificité de ce genre musical est, en effet, de toujours croître dans la langue nationale. Les Français rappent en français, les Allemands en allemand, les Russes en russe, les Japonais en japonais, les Algériens en algérien, etc. Pourquoi? Parce que le rap est une vraie musique de rue. Le rap est une musique à textes!! Les mecs parlent de leurs quartiers, de leur quotidien, ils blaguent, ils se chambrent, ils se lamentent ou partent dans des ego-trip mégalomaniaques. Tout ça du bas de leur immeuble, sans moyen. Voilà pourquoi on a longtemps critiqué la pauvreté des instrus dans le genre.

Mais évidemment, Zemmour ne peut se réjouir de la bonne santé du rap français puisque celui-ci ne lui parle pas.

vendredi 9 janvier 2009

La fin des khmers rouges, il y a 30 ans

Cet événement est passé inaperçu. On a entendu parlé de Samy Nacéri, du froid, de la neige à Marseille, de D. de Villepin qui s'en prend à Sarko... Mais ça, c'est resté en sourdine : le 30e anniversaire de la fin du régime des Khmers rouges. Il s'agit pourtant de l'un des quelques génocides reconnus par les historiens.
Lorsque la fin du génocide du Rwanda fêtera ses 30 ans, on en parlera largement c'est sûr. Idem pour celui de Srebrenica. Mais les 30 ans du génocide cambodgien, ça n'intéresse personne, ou pas grand monde en tout cas. Mais ça on le savait déjà.


Selon l'AFP, environ 40.000 personnes ont participé à l'anniversaire du 7 janvier 1979, date à laquelle les forces du Vietnam communiste avaient chasé de Phnom Penh les khmers rouges, tenus pour responsables de la mort de près de deux millions de Cambodgiens. Le 7 janvier 2009, le premier ministre Hun Sen et d'autres responsables du parti du peuple cambodgien (PPC) étaient présents dans le stade olympique où ont défilé une fanfare et des centaines de danseurs traditionnels khmers.

Il faudrait bien comprendre le ridicule de la situation lorsque Chea Sim, le président du PPC, a remercié le Viêt Nam pour avoir "sauvé le pays du génocide".

Le PPC est un "ancien" parti communiste qui a été installé au pouvoir par le Viêt Nam communiste lors de la "libération". Des communistes qui chassent des rouges qui ont mal compris le marxisme... Quelle blague! Et mauvaise en plus.

Après, on a envie de vomir lorsqu'on se rappelle que Hun Sen était un colonnel des Khmers Rouges et qu'il règne sans partage sur le Cambodge depuis 10 ans. Un régime despotique qui ne risque pas de prendre fin. En juillet 2008, le dictateur a été "réélu" avec des élections truquées selon les observateurs internationaux...

Ah mais si! Cette semaine on a parlé du Cambodge : on parlé de Rithy Panh et de son nouveau film, "Un barrage contre le Pacifique".

mercredi 7 janvier 2009

Question de style

Aujourd'hui s'ouvrent les soldes d'hiver. L'occasion de revenir sur quelques accessoires vestimentaires.

D'un côté, on trouve une mode qui veut que
les casquettes se portent avec une visière gardée droite ; et même avec l'étiquette sur la visière.

De l'autre, on trouve une mode qui veut que l'on vende
des vêtements hyper usés, au prix du neuf, voire même pire à des prix exhorbitants.


Porter une casquette et la laisser toute droite, comme neuve... avec l'étiquette : pas méchant mais ridicule. Le genre d'étiquette qu'on trouve sur d'autres produits avec indiqué dessus "remove before use", comme sur les lunettes de plongée... Haha.


Cet internaute a envoyé sur youtube une vidéo permettant d'admirer sa collection de casquettes. Il les portent toutes. Mais elles ont encore toutes leur étiquette.

Acheter des jeans très très usés, avec des bouts découpés, râpés et au prix fort... : pathétique et ridicule. Et les firmes prétextent des "customisations". Elles disent créer de la "rareté", des objets uniques. Et des acheteurs tombent dans le panneau.

Je m'offusque, et je tiens à faire mon réac'. Acheter des fringues mortes? Et puis quoi encore? Autant aller se payer des fringues d'occaz, aller faire un tour aux puces de Montmartre, au marché des biffins
- pour les plus aventuriers - ou dans les friperies - pour ceux qui se veulent chic! Là-bas au moins, vous trouvez de vraies vêtements vraiment usés. Ben oui, quoi de mieux que la vraie usure? L'usure faîte par le temps, les accidents. L'usure pleine d'histoire, de souvenirs, de crasse. Bref, celle qui se fait sur le long terme et qui s'apparente à l'érosion ; ce mécanisme des traces du temps qui a une âme.


Je vais également me permettre de consacrer quelques lignes au nouveau fléau des rues d'Europe : l'écharpe rayée. Elle est partout, enserre tous les coups. A vue de nez, je dirais que 70% des hommes entre 20 et 55 ans en ont une. C'est grave. Comme si on ne ressemblait pas déjà assez... Comme si tout le monde n'était pas déjà habillé pareil.

Encore une fois, on revient à cette éternelle question de la mode et des lois d'imitation : au début, la mode est faîte pour se démarquer. Une fois qu'elle prend, il faut la suivre pour ne pas être "out". Finalement, on ne suit pas la mode pour se distinguer mais par conformité. On dit (ou pense) afficher sa personnalité, ses goûts, à travers ses vêtements alors qu'on se contente de suivre le mouvement. Sauf que des fois (et même souvent), il faut se souvenir qu'on peut être moins veau que les industriels ne le pensent, et ne le veulent.

lundi 5 janvier 2009


Premier post de 2009. Comment va le monde? Petit tour d'horizon avec quelques titres, juste quelques titres.

La bande de Gaza, la zone où la densité est la plus forte du monde, est attaquée par Israël. Alors forcément, il y a des victimes civiles et innocentes ; plus encore quand on s'épargne le contournement de carrefours en écrasant les petites maisons de 1 ou 2 étages avec un tank. L'attaque est préparée depuis plus d'un an et a été lancée à cette date pour des raisons de planning évidentes... Pas parce que c'est la nouvelle année mais parce que l'Etat hébreu ne sait pas quoi attendre de l'administration de Barack Obama en dépit du soutien que ce dernier a affiché tout au long de sa campagne. Il fallait donc déclencher l'attaque avant le départ de Bush. C'est chose faite. Et puis ils ne vont pas lâcher le morceau. Et aller jusqu'au bout. Parce qu'il faut restaurer l'image de Tsahal après l'échec libanais de 2006.


De nouveaux robins des bois, les "empêcheurs d'encaisser en rond", ont fait parlé d'eux avec des actions un peu partout en France. Des groupuscules marqués à l'extrême gauche qui fédèrent des précaires, des RMIstes, des chômeurs, des intermittents... Juste des individus qui s'indignent face à la violence de la crise financière, et face à l'écart toujours plus croissant entre les plus riches et les plus pauvres. Comme l'a écrit Jean Domat : "Le superflu des riches devrait servir pour le nécessaire des pauvres, mais tout au contraire, le nécessaire des pauvres sert pour le superflu des riches."

Direction ensuite le Maghreb :

La justice marocaine et finalement la plus haute autorité du pays ont reconnu à un Français la paternité d'un enfant qui n'est pas le sien... preuve ADN à l'appui. Pourquoi ? Parce que la loi marocaine considère qu'un mari est le père d'un enfant jusqu'à un an après le mariage... même si la femme a trompé son conjoint bien avant...


Escale ensuite en Egypte où les femmes sont harcelées sexuellement avec une rare et déplorable intensité. Là-bas, on dénombre 55 viols par jour. Là-bas, voilées ou non, les femmes sont persécutées par des hommes frustrés tant par le recul de l'âge du mariage et son coût pharaonique que par la menace sociale que les femmes représentent : plus elles s'instruisent, plus elles s'émancipent, plus elles prennent leur place sur un marché du travail où le chômage atteint plus de 20%.


Enfin, on s'arrête au Vatican qui a affirmé dans un article paru ce samedi que la pilule aurait "depuis des années des effets dévastateurs sur l'environnement". Sans réelles explications, le président de la Fédération internationale des associations de médecins catholiques et auteur de l'article, Pedro José Maria Simon Castellvi, affirme que la pollution environnementale causée par la pilule serait due aux "tonnes d'hormones" relâchées "dans la nature" à travers les urines des femmes qui la prennent. L'AFP rapporte que les assertions de M. Castellvi ont aussitôt fait réagir les défenseurs de la contraception et les scientifiques. Par exemple, Flavia Franconi, responsable de la société italienne de pharmacologie, indique que les hormones contenues dans la pilule, tels les oestrogènes, "sont présentes partout, (...) dans le plastique, dans les désinfectants, dans la viande que nous mangeons".

Rappelons que l'Eglise a interdit il y a quarante ans, aux catholiques l'usage de la pilule et du préservatif...