mardi 20 janvier 2009

Obama : génial! Oui mais...

L'agenda médiatique est plus fort que tout. Parlons donc de l'investiture de Barack Obama. Mais pas dans l'Obamania, ni dans l'Obamamascepticisme... Simplement dans le soutien inébranlable à Barack Obama dans la juste mesure.

Tout le monde va être déçu par Barack Obama. C'est bien normal, on en attend tellement. Chacun, de son petit coin du monde, va être déçu selon son propre point de vue, pour ses propres raisons... La déception guette! Elle est là. Derrière chaque lueur que son élection soulève et a soulevé.

L'élection d'un "noir" à la tête de la première puissance mondiale est un fait historique, non seulement à l'échelle du XXI siècle mais également à celle de notre époque contemporaine. Ce qui était encore inimaginable il y a peu s'est finalement passé, dans le bon sens, pour une fois. Si Nicolas S. a dit le 20 janvier 2009 qu'il avait "hâte" de "changer le monde avec lui [Barack]", il ne faut pas s'attendre à ce que celui-ci le fasse. Il ne faut pas voir en lui le "socialiste" ou le "communiste" révolutionnaire que ses détracteurs républicains ont pointé en agitant une peur fantoche.

Barack Obama change sur la forme. Pas sur le fond. Et il reste un Américain par dessus tout. Sur des questions sociales, par exemple : il est croyant, il le dit et le revendique. Il est pour le port d'arme. Il a une position modérée sur la question de l'avortement. Bien qu'il soit devenu la nouvelle cible des "pro-vies", un tract de campagne d'Hillary Clinton relevait que M. Obama avait voté blanc à sept reprises sur des lois portant sur l'avortement du temps où il était sénateur d'Etat en Illinois.




Sur les plans politiques, comme l'a déclaré Noam Chomsky dans une interview accordée au monde.fr, "quand les nuages vont s'évanouir, on le percevra comme ce qu'il a toujours été : une sorte de démocrate centriste dans l'esprit de Clinton. Dans les faits, avec ses nominations, il n'a pas perdu beaucoup de temps pour rendre cela clair. Sa première nomination a été Rahm Emanuel : le secrétaire de la Maison Blanche. Il vient d'une banque d'investissement. Il vient tout droit de l'industrie qui a crée la crise actuelle." Et que dire de Joe Biden, un homme qui connaît parfaitement bien la Maison Blanche, un ancien de Washington, par excellence.
Après 8 ans de Bushisme crétin, après l'histoire des noirs américains, l'élection d'Obama est un merveilleux symbole... Mais les actes et les faits montreront qu'il n'est qu'un changement dans la continuité, un changement nécessaire qui se contente de suivre la contingence.

Barack Obama défend le rêve américain. Il dit l'incarner. Et c'est cela qui a fait rêvé les Américains, gonflant leur poitrine et leur drapeau. Que dit le rêve américain ? "Les USA sont le pays de la liberté" et "quand on veut on peut". Foutaises. Le 44e président des Etats-Unis prétend, comme il l'a rappelé lors de son discours d'investiture le 20 janvier à Washington, être celui du changement, celui d'un pays en mouvement dans un monde en mouvement. Certes, il va apporter un peu de nouveauté mais il va le faire en cherchant à réanimer cette vieille idée du rêve américain... Faire du neuf avec du vieux... Et si Obama illustre effectivement le rêve américain, combien de destins comme le sien pour 100 immigrés et/ou fils d'immigrés qui VEULENT ??? !!! Soyons justes, Obama est malgré tout la meilleure chose qui pouvait arriver aux USA et au monde. Pour autant, il ne faut pas resté transi, ébahi et penser que tout est fait. Tout reste à faire.

Pour finir sur une touche plus légère, notons cette faute de goût. Deux françaises de notoriété publique ont été conviées à cette 44e investiture. Ségolène Royal, bon ok, ça peut se comprendre, à la limite. L'autre invitée est Miss France 2009! Mais si vous savez cette potiche qui ne représente rien et qui s'actualise tous les ans. La classe, l'intelligence, l'esprit critique, la pertinence, le goût, la libération féminine, autant de choses que ne représente pas les Miss nationales. Pardon, mais là je ne comprends pas pourquoi elle était de la partie.





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