dimanche 18 janvier 2009

L’art de la guerre selon Tsahal

L’art de la guerre, au XXIe siècle, est devenu la guerre des images. Le conflit israélo-palestinien nous l’apprend tous les jours en ce moment.

A notre époque, l’image est omniprésente, au grand dam des intellectuels froids et rationalistes qui, depuis des siècles, y voient l’autoroute vers le pathos et l’irrationnel.

Maîtriser ses images, son image, c’est maîtriser sa guerre. Alors l’Etat hébreu a interdit l’accès de Gaza aux journalistes étrangers qui, à la frontière, doivent se contenter de communiqués et d’images du gouvernement israélien, de Tsahal, de témoignages de civils, d’humanitaires présents sur le terrain, et d’images de journalistes Palestiniens dont l’objectivité est rapidement balayée. Les journalistes occidentaux ne peuvent donc rien voir de leurs propres yeux si ce n’est au loin les volutes s’élevant d’immeubles bombardés sans savoir si les bonnes cibles ont été touchées. Mais la situation est pire pour les journalistes israéliens selon Frédéric Barreyre, le correspondant de France Info au Proche-Orient : "ils n’ont pas le droit d’aller à Gaza, même quand nous nous y sommes autorisés. Donc très peu de journalistes israéliens se rendent à Gaza et bravent l’interdiction du gouvernement".

Ainsi, Tsahal peut tout se permettre comme utiliser des munitions au phosphore blanc ; même si leur utilisation est interdite par la Convention 1980 si elles risquent de toucher des populations... Même si Gaza est la zone la plus densément peuplée au monde. «L'armée israélienne est dans une logique de zéro mort parmi les troupes, car elle veut absolument conserver jusqu'au bout le soutien de sa population. Elle utilise les obus au phosphore blanc pour faire écran et protéger ses militaires», a expliqué au Figaro Jean-Pierre Maulny, expert en armement à l'Iris, l'Institut des relations internationales et stratégiques.

Bafouer le droit international et commettre volontairement des bavures pour épargner ses troupes, la stratégie de Tsahal aboutit à ce triste bilan : l’AFP rapporte qu’en trois semaines d'offensive, au moins 1.245 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5.300 blessés, selon un nouveau bilan des services d'urgence de Gaza. De l’autre côté, au 9 janvier 2009, trois civils et 10 soldats israéliens ont été tués et 154 blessés dont 123 légèrement, selon le nouvelobs.com.

Mais ça ne s’arrête pas là puisque l'immeuble Al-Shourouq abritant divers organes de presse à Gaza, notamment l’agence Reuters, a été pris pour cible par Israël, justement par des obus à phosphore blanc alors que depuis le 27 décembre, Reuters a plusieurs fois rappelé à Tsahal où son bureau se trouvait et avait reçu l'assurance qu'il ne serait pas pris pour cible. L’Express.fr au 15 janvier 2009 rappelle également que, le 9 janvier , un centre de transmission utilisé par plusieurs chaînes arabes et la télévision iranienne a été dévasté par l'aviation israélienne, qui a nié l'avoir visé et a parlé de "dégât collatéral".


Et je ne parle pas des bombardements d’hôpitaux et de celui du siège de l’UNRWA, la principale agence d’aide aux Palestiniens…


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