mardi 13 janvier 2009

De la République monarchique

Remarquable couverture des Echos sur le dossier de Jean Sarkozy. On a appris il y a quelques jours (le 09-01-09) sur le site du journal économique que Nicolas S. voulait faire de son fils Jean, 22 ans, l'un des principaux responsables de l'UMP. Et s'il a eu la décence de refuser cette proposition indécente c'est parce qu'il ne souhaite pas "brûler" les étapes... Comprendre par là qu'il ne souhaite pas trop passer pour un fils à papa, un (trop grand) privilégié, un pistonné.


Ne nous y trompons pas.
Si Jean S. dit vouloir passer par toutes les étapes de la politique en prenant d'abord soin des plates-bandes de son bastion local de Neuilly, et des Hauts-de-Seine, avant de passer à une plus grande échelle, avec l'aura d'un selfmade man, le destin national du fils du président est presque tout tracé au vu de son entourage. Dans son article du 12 janvier 2009, Cécile cornudet écrit : "Tout ce qui compte de ministre et de conseillers du chef de l'Etat se sont également mis à son service, au premier desquels Brice Hortefeux, Roger Karoutchi, Xavier Darcos, Henri Guaino, Franck Louvrier."

Tout ce petit monde ne se contente pas de faire acte de présence, potiche ou objet de déco. Tout ce petit monde chouchoute le prince, le fils de notre monarque républicain : "Ce n'est pas le président qui le demande, mais la cour qui anticipe sur les demandes du fiston". Et ça, ce n'est pas moi qui le dit, ni même la journaliste... C'est un conseiller du chef de l'Etat!
Jean S. affirme avoir la volonté de construire sa carrière politique. On est d'ores et déjà sûr que cela va bien se passer puisqu'il a tout sauf des bâtons dans les roues.

Cela soulève la question des dynasties politiques et des trajectoires familiales. Le dictateur syrien Bachar el-Assad, que le locataire de l'Elysée a invité en grandes pompes le 14 juillet et qu'il vient de rencontrer lors de son déplacement au Proche-Orient, a succédé à son père Hafez el-Assad. Succession qui n'a eu lieu que parce que Bassel el-Assad, le frère aîné, est décédé dans un accident de voiture. Le président français, lui, tente de placer son fils aux manettes du parti de majorité, ce, après l'avoir parachuté dans son fief (c'est là que le mot prend tout son sens) du 92. Ce qui me paraissait encore impensable il y a quelques années est en train d'arriver. Cela vient même de se passer.



Aux Etats-Unis, dans la soi-disant plus grande démocratie du monde, "W.", le président sortant, n'est rien d'autre que le fils... d'un autre président... Sortons du carcan de la relation père-fils pour parler de la famille et du couple mais restons de l'autre-côté de l'Atlantique. La concurrente de Barack Obama pour les primaires démocrates, Hillary Clinton, elle, n'est rien de moins qu'une ex first-lady. Joli huis-clos à la tête de la première puissance mondiale.

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