dimanche 16 novembre 2008

Noir Désir : la musique mais pas que...

C'était immanquable. Cette semaine, le retour de Noir Désir a été tout sauf discret. Un petit message sur leur site internet et deux titres mis en libre téléchargement ont suffi à faire trembler tous les médias et toute la blogosphère. Le site web était saturé. Il était quasiment impossible de downloader les deux chansons regroupées en un seul fichier. Depuis, les choses se sont calmées et vous pouvez maintenant obtenir ces deux titres en toute tranquilité.

Que dire de ces deux titres ? Deux inédits. Un titre original, "Gagnants - perdants" et une reprise du "Temps des cerises". Ma première impression: "oh! Ca fait du bien d'entendre du nouveau noir dèz' après tout ce temps." Quel plaisir de se dire que le groupe est sur le chemin du retour. On a cette impression que rien n'a bougé. Que ces années de parenthèses ont laissé les choses suspendues... prêtes à être (re)cueillies. Enfin, il faut tout de même noter que sur les deux chansons présentées, seule "Gagnants - perdants" mérite le détour. La cover de "Le temps des cerises" est si mauvaise qu'elle me fait penser à une reprise mal faîte d'un mauvais groupe de rock français lors de la fête de la musique. Mais si, vous savez ces groupes rock amateurs que l'on retrouve à tous les coins de rue le soir du 21 juin... Ces groupes aussi nombreux que mauvais.

Mais le drame de Vilnius est évidemment en fond. Il freine mon enthousiasme et en entâche mon plaisir. Comment puis-je apprécier la musique d'un groupe dont le chanteur a battu sa femme à mort ? Je ne peux pas. C'est abjecte. Tout simplement abjecte. Et dégueulasse. Et il est en liberté. Et il chante. Et je l'écoute avec plaisir. Mais comment est-ce possible? Normalement tout cela devrait me dégoûter et je devrais me dégoûter moi-même. Mais je n'y arrive pas.

Je devrais simplement parler de musique, d'une expérience esthétique. Non pas de morale. L'esthétique est-elle détachée de la morale, du politique et de toutes ces choses compliquées qui tapissent les idées et les actions des Hommes ? Je ne le pense pas, fondamentalement. Toutefois, il y a des cas où - je dois le reconnaître - je ne suis qu'un esthète. Parfois, c'est vrai, je m'accomode de la morale et de la politique d'un groupe et apprécie simplement sa musique. C'est faible. C'est lâche. C'est indéfendable. Je le reconnais.


Pour télécharger les deux chansons, cliquez ici

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