Aujourd'hui s'est ouvert le procès de Douch, ancien khmer rouge , chef du camp S-21. Les khmers rouges, emmenés par Pol Pot, ont tué environ 1.8 millions de Cambdogiens, entre 1975 et 1979. Le régime maoïste totalitaire a été l'un des plus grands carnages de l'histoire de l'Humanité. Un génocide. Les Khmers rouges ont voulu faire la révolution. Créer un homme neuf, libéré de la religion et du joug des élites. Le régime a voulu faire table rase.
Douch, chef méthodique et exigeant, qui a ordonné la mort d'au moins 12.300 prisonniers, a tenu les registres du camp S-21 avec une grande méticulosité. Une rigueur qui permet maintenant de retracer de ses actes. Arrêté en 1999 et maintenant âgé de 66 ans, cet homme converti au christianisme demande pardon.
Le procès de Kaing Guek Eav (son vrai nom) s'ouvre, trente ans après les faits. Est-il trop tard? Oui et non. Oui, quand on sait que cet homme qui se faisait appeler Ta Pin (en cambodgien, le titre de "Ta" signifie papi), était connu de son voisinage, sans être inquiété. Non, parce que ce procès est la moindre des choses. De l'esbrouffe qui ne réparera jamais rien mais qui est absolument nécessaire.
D'autres hommes encore vivants méritent d'être jugés. Et ils le seront dès 2010. Quatre personnes sont concernées : le "frère numéro 2", Nuon Chea, idéologue et ex-bras droit de Pol Pot, l'ancien ministre des affaires étrangères Ieng Sary et son épouse Ieng Thirit, ainsi que l'ex-chef d'Etat Khieu Samphan.
Mais le plus grave n'est pas là. Sans vouloir accorder trop d'importance à l'avis des victimes, sans tomber dans la compassion à-tout-va, il faut rappeler que de vrais responsables sont actuellement à la tête du Cambodge. "Pourquoi ne juge-t-on pas Hor Namhong, actuel ministre des affaires étrangères du Cambdoge qui a dirigé le camp de torture de Beng Trabek? L'actuel ministre des finances, Keat Choun, était lui aussi un dirigeant khmer rouge. Enfin, on devrait aussi Norodom Sihanouk, qui fut le premier chef d'Etat du régime", relève Billon Ung Boun-Hor, la Présidente de l'association des victimes du génocide des khmers rouges.
Patrick Baudoin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme, explique la situation de façon très claire dans l'édition de la croix daté du 17 février 2009 : "Le gouvernement actuel [du Cambdoge] compte des personnalités impliquées dans le génocide. C'est pourquoi le régime de Hun Sen a tout fait pour retarder la tenue du procès des quatre autres personnes, pas prévu avant 2010."
Les procès qui s'ouvrent et s'ouvriront ne cicatriseront rien, n'apaiseront pas des plaies béantes depuis trois décennies. Ils sont symboliques, avant tout. Rien de plus.
Douch, chef méthodique et exigeant, qui a ordonné la mort d'au moins 12.300 prisonniers, a tenu les registres du camp S-21 avec une grande méticulosité. Une rigueur qui permet maintenant de retracer de ses actes. Arrêté en 1999 et maintenant âgé de 66 ans, cet homme converti au christianisme demande pardon.
Le procès de Kaing Guek Eav (son vrai nom) s'ouvre, trente ans après les faits. Est-il trop tard? Oui et non. Oui, quand on sait que cet homme qui se faisait appeler Ta Pin (en cambodgien, le titre de "Ta" signifie papi), était connu de son voisinage, sans être inquiété. Non, parce que ce procès est la moindre des choses. De l'esbrouffe qui ne réparera jamais rien mais qui est absolument nécessaire.
D'autres hommes encore vivants méritent d'être jugés. Et ils le seront dès 2010. Quatre personnes sont concernées : le "frère numéro 2", Nuon Chea, idéologue et ex-bras droit de Pol Pot, l'ancien ministre des affaires étrangères Ieng Sary et son épouse Ieng Thirit, ainsi que l'ex-chef d'Etat Khieu Samphan.
Mais le plus grave n'est pas là. Sans vouloir accorder trop d'importance à l'avis des victimes, sans tomber dans la compassion à-tout-va, il faut rappeler que de vrais responsables sont actuellement à la tête du Cambodge. "Pourquoi ne juge-t-on pas Hor Namhong, actuel ministre des affaires étrangères du Cambdoge qui a dirigé le camp de torture de Beng Trabek? L'actuel ministre des finances, Keat Choun, était lui aussi un dirigeant khmer rouge. Enfin, on devrait aussi Norodom Sihanouk, qui fut le premier chef d'Etat du régime", relève Billon Ung Boun-Hor, la Présidente de l'association des victimes du génocide des khmers rouges.
Patrick Baudoin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme, explique la situation de façon très claire dans l'édition de la croix daté du 17 février 2009 : "Le gouvernement actuel [du Cambdoge] compte des personnalités impliquées dans le génocide. C'est pourquoi le régime de Hun Sen a tout fait pour retarder la tenue du procès des quatre autres personnes, pas prévu avant 2010."
Les procès qui s'ouvrent et s'ouvriront ne cicatriseront rien, n'apaiseront pas des plaies béantes depuis trois décennies. Ils sont symboliques, avant tout. Rien de plus.
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