samedi 28 février 2009

Medias, le magazine : quelle mollesse de Thomas Hugues!


Laurent Gerra était invité, le 28 février 2009, sur le plateau de "Medias, le Magazine". Thomas Hugues a comparé les audiencs de RTL avec Laurent Gerra et d'Europe 1 avec Nicolas Canteloup. Plus de 1,8 million d'auditeurs pour le premier contre un peu plus de 1,5 pour le second.

Laurent Gerra a osé affirmer que ce qu'il faisait était tout à fait différent de ce que proposait Nicolas Canteloup. Et que, comme ils n'étaient pas programmé à la même heure, ils faisaient quelque chose qui n'était pas comparable. "Ben c'est pas comparable, on n'est pas à la même heure".

Euh, pourquoi cette langue de béton ? Mis à part l'horaire, beaucoup de points autorisent la comparaison.
Gerra et Canteloup sont tous les deux :
1) sur radio généraliste nationale (qui sont en concurrence directe)
2) dans une tranche matinale
3) humoristes
4) imitateurs
5) deux lors leur intervention, car en question/réponse avec le meneur de jeu

Sans en venir à un échange musclé ou gênant, cela aurait mérité une ou deux relances de plus de la part de Thomas Hugues. Mais non. Il n'a rien dit. Complaisance quand tu nous tiens.

jeudi 26 février 2009

Deux erreurs de Mouloud Achour et Yann Barthes dans le petit journal

Quelques mauvaises formulations dans le Petit journal de Canal + du 26 février.

1) Mouloud Achour a parlé d'une "revue assez intellectuelle" où, dans un article, le philsophe Élie During, a tenté de penser le skateboard. Un tentative intéressante qui a semble-t-il été réalisée avec brio. Je lirais bien ce truc, moi. Surtout que Marc Augé (ah, les non-lieux...) dirige cette revue. En revanche, là où Mouloud a mal formulé la chose, c'est au moment où il offre la revue à Owen Wilson puisqu'il dit "vous êtes un skater donc vous êtes un intellectuel" (surtout que l'acteur n'est pas du tout skater).

On peut intellectualiser un mouvement artistique, sportif, social ou je ne sais quoi. Mais cela ne fait des pratiquants de ce mouvements des intellectuels. Exemples : Marx, Engels ont pensé la révolution socialiste et le règne du prolétariat. Les ouvriers ne sont pas (tous) devenus des intellectuels pour autant. Des camions entiers de mecs ont pensé le rock, comme un mouvement de jeunesse, hédoniste, etc. Les rockers ne sont pas (tous) devenus des intellectuels pour autant... Les skataboarders regardent la ville avec un oeil différent, certes, mais cela ne suffit pas à en faire des intellos.



2) Et en parlant de rock, j'ai relevé deux autres erreurs de Yann Barthes.

Dans son petit journal, il a parlé du passage d'AC/DC à Bercy. Il a fait deux coquilles simultanées. Primo, il a dit que AC/DC était du métal... Faux! Avec ces Australiens on reste dans le hard rock pur jus.

Si évidemment il n'y aurait surement pas eu de musiques plus dures sans eux, ces mecs là ne jouent pas du metal. Pantera, Metallica, ou Meshuggah, ça c'est du metal!

Et puis, vraiment ridicule, il a voulu faire les cornes des métalleux avec ses doigts. Seulement voilà, il a fait le signe des riders, des sk8ers, pas du tout le signe adapté. Au lieu de fermer le poing en levant uniquement l'index et l'auriculaire (on peut aussi lever le pouce avec), lui a levé le pouce et le petit doigt... Par contre, Mouloud a fait le bon geste!


Rien de bien grave. Cela ne va pas m'empêcher de regarder cette émission et ces chroniqueurs que j'apprécie.

NB: la référence de la revue dont a parlé Mouloud Achour est celle-ci
Revue Critique , Critique n° 740-741« Critique par Critique », ed. de minuit.

mercredi 18 février 2009

Michèle Alliot-Marie nie le désintérêt de Sarkozy pour la Guadeloupe

A l'Assemblée Nationale, le 17 février, Louis-Joseph Manscour (le député PS de la Martinique) a pris à parti la ministre de l'Intérieur et de l'Outre-Mer, Michèle Alliot-Marie. Après l'intervention acclamée - par une partie de l'Assemblée - du premier, la seconde a répondu : "Je ne saurais vous laisser dire que le président de la République ou le premier ministre se désintéressent de l'Outre-Mer ou se sont désintéressés de la Guadeloupe".

Ca se discute. Et la réponse est toute trouvée : Nicolas Sarkozy, lors de son grand oral du 5 février, s'est gargarisé de SON élection, de SON mandat, de SA fonction. Il a présenté des cadeaux au patronnat, il a retiré des billes aux collectivités locales... Mais il n'a pas dit un mot sur la grève générale qui touchait la Guadeloupe depuis le 20 janvier...

Alors bien sûr, le président ne peut pas être exhaustif même avec 90 minutes de questions. Mais là, tout de même, ne pas parler une seule fois de la Guadeloupe, si ce n'est pas du désintérêt... C'est du mépris.

mardi 17 février 2009

Le procès de Douch, chef du camp S--21, s'est ouvert

Aujourd'hui s'est ouvert le procès de Douch, ancien khmer rouge , chef du camp S-21. Les khmers rouges, emmenés par Pol Pot, ont tué environ 1.8 millions de Cambdogiens, entre 1975 et 1979. Le régime maoïste totalitaire a été l'un des plus grands carnages de l'histoire de l'Humanité. Un génocide. Les Khmers rouges ont voulu faire la révolution. Créer un homme neuf, libéré de la religion et du joug des élites. Le régime a voulu faire table rase.
Douch, chef méthodique et exigeant, qui a ordonné la mort d'au moins 12.300 prisonniers, a tenu les registres du camp S-21 avec une grande méticulosité. Une rigueur qui permet maintenant de retracer de ses actes. Arrêté en 1999 et maintenant âgé de 66 ans, cet homme converti au christianisme demande pardon.

Le procès de Kaing Guek Eav (son vrai nom) s'ouvre, trente ans après les faits. Est-il trop tard? Oui et non. Oui, quand on sait que cet homme qui se faisait appeler Ta Pin (en cambodgien, le titre de "Ta" signifie papi), était connu de son voisinage, sans être inquiété. Non, parce que ce procès est la moindre des choses. De l'esbrouffe qui ne réparera jamais rien mais qui est absolument nécessaire.

D'autres hommes encore vivants méritent d'être jugés. Et ils le seront dès 2010. Quatre personnes sont concernées : le "frère numéro 2", Nuon Chea, idéologue et ex-bras droit de Pol Pot, l'ancien ministre des affaires étrangères Ieng Sary et son épouse Ieng Thirit, ainsi que l'ex-chef d'Etat Khieu Samphan.

Mais le plus grave n'est pas là. Sans vouloir accorder trop d'importance à l'avis des victimes, sans tomber dans la compassion à-tout-va, il faut rappeler que de vrais responsables sont actuellement à la tête du Cambodge. "Pourquoi ne juge-t-on pas Hor Namhong, actuel ministre des affaires étrangères du Cambdoge qui a dirigé le camp de torture de Beng Trabek? L'actuel ministre des finances, Keat Choun, était lui aussi un dirigeant khmer rouge. Enfin, on devrait aussi Norodom Sihanouk, qui fut le premier chef d'Etat du régime", relève Billon Ung Boun-Hor, la Présidente de l'association des victimes du génocide des khmers rouges.

Patrick Baudoin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme, explique la situation de façon très claire dans l'édition de la croix daté du 17 février 2009 : "Le gouvernement actuel [du Cambdoge] compte des personnalités impliquées dans le génocide. C'est pourquoi le régime de Hun Sen a tout fait pour retarder la tenue du procès des quatre autres personnes, pas prévu avant 2010."

Les procès qui s'ouvrent et s'ouvriront ne cicatriseront rien, n'apaiseront pas des plaies béantes depuis trois décennies. Ils sont symboliques, avant tout. Rien de plus.

lundi 16 février 2009

Martin Hirsch et "la charrue"

Alors que dans deux jours, le 18 février, Nicolas S. va recevoir les partenaires sociaux - date sur laquelle il s'était très largement défaussé lors de son grand oral du 4 février - Martin Hirsch a fait la une de Liberation et était l'invité du Grand journal de Canal +. Ceux qui ont lu le quotidien et regardé cette émission, ont pu voir que le haut commissaire à la jeunesse a sorti la même formule : "mettre les boeufs avant la charrue ". Je serais curieux de voir comment cette formule est arrivée dans le cabinet du transfuge du parti socialiste. En répétant ce gimmick, on prend note de l'importance qu'elle revêt dans son opération de communication.

Malgré "la fin des paysans" annoncée par Henri Mendras, la France est un pays agricole - du moins un pays qui a cette image à l'international et qui à l'intéreieur de ses frontières reste attaché à une certaine image "de la terre", une imaginaire rustique (Cf. l'émission "la ferme célébrité", sur TF1). Ainsi, Martin Hirsch l'a bien souligné, il ne compare pas les jeunes à des boeufs. Et c'est bien compris. Mais ses conseillers, eux, misent sur cette expression familière et paysanne. Histoire que les Français, en bons bouseux qu'ils sont, comprennent bien la volonté de l'éxécutif : "eh les gars, on veut tellement vous aider qu'on va aller à rebrousse-poil du dicton : cette fois, on va mettre les boeufs avant la charrue! Carrément!".

Eh ouais, bande de ploucs, Nicolas S. et sa team, ils en veulent. Et ils la font là, la rupture. En mettant la charrue avant les boeufs! La prochaine fois, ils iront encore plus loin : ils mettront les grands plats dans les petits.
Enfin, rappelons que normalement on met toujours les boeufs avant la charrue. Une banalité que le dicton nous rappelle constamment de ne pas oublier! Ce que propose Hirsch n'a donc rien de révolutionnaire. Il a voulu faire un "mot". Mais dans un sens ou dans l'autre, ça ne marche pas. Désolé.

jeudi 12 février 2009

Obama acclamé, Sarko sifflé

Le titre peut faire penser au match France-Argentine où Maradona a été acclamé et Domenech sifflée... Mais non.

En réalité, je comprends l'agacement de Nicolas Sarkozy et la jalousie qu'il nourrit à l'égard de son homologue des USA.

Quand Nicolas S. part en déplacement dans le pays, il se fait huer. Tellement qu'il est obligé de faire valser le préfet et le responsable de la sécurité. En face, Obama, lui, lors de ses déplacements se fait acclamer et accueillir telle une rock star. C'était le cas dernièrement en Floride, à Fort Myers. Il y a de quoi être jaloux ; ça se comprend, surtout quand on est aussi mégalo que le locataire de l'Elysée.

samedi 7 février 2009

L'Eglise catholique fait couac sur couac

Dernièrement, en Italie, c'est le cas d'Eluana Englaro qui fait débat. La jeune femme plongée dans le coma est dans un état végétatif depuis plus de 17 ans. Une décision de la justice italienne avait autorisé son transfert dans une clinique acceptant l'arrêt de son alimentation afin qu'elle s'éteigne peu à peu. L'histoire déchire l'Italie. L'euthanasie reste une hérésie pour une bonne partie de la population.

Ce transfert d'Eluana Englaro vers une clinique privée d'Udine, au nord de l'Italie, avait provoqué une levée de boucliers chez les prélats catholiques et certains hommes politiques. Le pape Benoît XVI avait par exemple fustigé l'euthanasie, une "fausse solution au drame de la souffrance" et un acte "indigne de l'homme".

L'intervention de Berlusconi. Alors même que la justice avait reconnu, à la demande de sa famille, son droit de mourir après d'intenses combats judiciaires, M. Berlusconi a pris la décision d'adopter un "décret d'urgence" pour "sauver Eluana" et interdire son euthanasie.

"Si nous n'avions pas fait tous les efforts possibles pour éviter la mort d'une personne dont la vie est en danger, qui respire de manière autonome, je me serais senti coupable de non assistance à personne en danger", a déclaré le "cavaliere".

L'euthanasie et l'évolution de son statut juridique est probablement l'un des indicateurs les plus probants de notre société en mutation ; une société où l'homme est, dans la mesure du possible, maître de sa vie, de son destin, ce, sans l'intervention de Dieu. Un mouvement amorcé en Occident depuis Machiavel, au moins. Ces combats de l'Eglise et de Berlusconi sont d'arrière-garde, mais dans le mauvais sens du terme.

On a fustigé l'euthanasie dans les cas où elle était décidée par le corps médical sans aucun concertation avec la famille. Dans le cas d'Eluana, c'est sa famille qui a fait la demande ; une demande qui a été validée par la justice. Certes, la jeune femme qui s'est figée à 20 ans (et qui en a maintenant 37) respire seule. Oui, là, on ne parle pas d'un simple débrachement à la suite duquel elle partirait dans les minutes suivants. Mais cet acharnement de la défense de la vie est poussé jusqu'à l'absurde le plus total.

Est-ce vivre que d'être un humain mais être dans un état végétatif. Laisser mourir Eluana ne serait-il pas au contraire un acte d'amour? La vie est déjà bien assez horrible et absurde. Dans l'imaginaire chrétien, il faut souffrir pour trouver le salut. Ne pensent-ils pas que cette femme a déjà bien assez souffert ?

vendredi 6 février 2009

La lettre de la présidente de Paris-10 Nanterre à Pécresse

Voici la lettre ouverte de Bernadette Madeuf, Présidente de Paris-10 Nanterre, à Valérie Pécresse. Elle se suffit à elle-même.
La Présidente, Nanterre, le 4 février 2009 A Madame Valérie PECRESSE Ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche
Madame la Ministre,

Au fil des jours, dans notre université Paris Ouest Nanterre La Défense, le nombre des assemblées générales, par U.F.R., par départements se multiplie ; les motions s’accumulent. Et chaque fois grandit le nombre d’enseignants-chercheurs exprimant leur opposition au projet de décret réformant leur statut d’universitaire. Les raisons de leur désaccord sont certes diverses mais devant un sujet aussi complexe comment s’en étonner ? Ce qui rassemble les collègues dans le refus, c’est cette volonté qu’ils perçoivent de régenter sans prendre le temps d’écouter pour comprendre. Un de mes éminents prédécesseurs à la présidence de notre université, René Rémond, a enseigné à des générations d’étudiants sa définition de l’extrémisme : « penser qu’il y a des solutions simples aux problèmes compliqués ».

Madame la Ministre, je vous en prie, écoutez la rumeur qui enfle chaque jour en provenance des horizons de pensée les plus divers.

A Paris Ouest, cette semaine est consacrée aux examens de fin de premier semestre. Lundi prochain c’est la rentrée ; je ne peux me résoudre à l’idée que les étudiants deviennent dès la semaine prochaine, les otages d'un entêtement de l’employeur de leurs enseignants. Vous le savez, d’autres acteurs de l’Université que les enseignants-chercheurs sont préoccupés de leur avenir ; notamment les personnels administratifs et techniques et surtout les étudiants avec la montée du chômage qui assombrit leurs perspectives professionnelles. Madame la Ministre, je vous en prie, écoutez, maintenant !

Je vous prie de recevoir, Madame la Ministre, l’expression de mes salutations respectueuses.
Bernadette MADEUF

jeudi 5 février 2009

Coûte que coûte sur M6 : lamentable

Ô surprise, la nouvelle émission de coaching de M6 se révèle être... lamentable. Un genre auquel la chaîne nous avait déjà habitué avec "C'est du propre", l'exemple emblématique.

Première chose, peu de choses m'énervent autant que le "coaching"; de la sous-psychologie de bas-étage pratiquée par des gens idiots qui ne font rien d'autre que raconter des banalités aussi assommantes qu'eux. Sans compter que le coaching maitient les individus dans une infantilité néfaste... ou plutôt le coaching n'est-il que la preuve flagrante que nous vivons dans un monde d'irresponsables benêts.

Et puis ce terme "coaching"? Comme si la seule façon de nous faire avancer était de nous traiter comme des sportifs prêts à lutte, à la compétition... La vie c'est jungle, certes... mais le sportif n'est pas le seul apte à vivre ou survivre.

Ici, dans "coûte que coûte", deux coachs (un homme, Gilles Geffroy, ancien cadre dans le secteur bancaire ; et une femme, Marie-Paule Dousset, auteure spécialisée dans la consommation) encadrent un foyer afin de lui faire réaliser des économies. Dans l'émission diffusée le lundi 2 février 2009, l'objectif était de réduire les dépenses pharaoniques d'un couple parisien et de ses deux jeunes enfants.

Il se trouve qu'en 30 jours, le couple est parvenu à réaliser plus de 1.600 euros d'économie... Un salaire ! Soit près de 600 euros par semaine. Et pour l'andectote, 600 euros c'est environ ce que je gagnais par mois avec mon travail à mi-temps.

Pour atteindre l'objectif, le budget habillage plafonné était de 170 euros pour 10 jours!!
Bref, les deux coachs félicitaient la famille pour avoir réussi à moins économiser un salaire... alors qu'ils dépensaient largement.

L'un des must a été la session shopping avec la coach, notamment lorsque celle-ci a emmené la femme dans un petit magasin de quartier miteux avec des vêtements moches, ringards, hideux, des loques. La première ne voyait que le côté utile et pratique du vêtement, critiquant les magasins où c'est simplement, selon elle,"estampillé 'mode'". En d'autre termes, pour elle, afin de faire des économies, il faudrait s'habiller comme un sac et uniquement acheter ses fringues chez Emmaüs.

Mais faire des économies avait pour la famille un but précis : acheter un lave-linge. Et à la fin de l'émission, alors que l'appareil est livré, on entend ce commentaire plein de bon sens : "la machine à laver dont rêvait Madame..." Comme si le lave-linge était un "rêve" pour la mère de famille, comme si elle seule devait ou pouvait s'en servir...
Bref, du grand n'importe quoi tout ça.